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Approches participatives de la ville et des quartiers : quelles circulations des savoirs ?

Séminaires et ateliers / Inter-équipes, Les recherches participatives à Pacte

Le 16 mai 2024

Sciences Po Grenoble - UGA

FFirefly Maquette de ville miniature avec petit personnage qui cherche
Adobe Firefly

Claske Dijkema, Reihane Merazka

Tout au long de ses 20 années d’existence, le laboratoire Pacte a construit de nombreux échanges avec les acteurs du territoire grenoblois. Dans le cadre des pratiques d’usage et des dispositifs publics de transformation de la ville, une série de travaux se sont intéressées aux « politiques de la ville », à la question urbaine saisie au prisme des quartiers dits prioritaires ou encore aux enjeux de la métropolisation.

Si les enjeux ne manquent pas, entre crise écologique, crise du logement, transformations urbaines, diversité des habitant·es, les terrains, méthodes, partenaires et publics venant opérationnaliser les questionnements de recherche sont aussi marqués par la pluralité.

Comment faire de la recherche participative en terrain urbain ? Quelles circulations des savoirs se mettent (ou non) en place ? Quels acteurs se saisissent de ces enquêtes ? Derrière les choix méthodologiques, empiriques, théoriques, sur quelles épistémologies les chercheur·es s’appuient-ils·elles ? Au final, ces questionnements classiques renvoient à la production de la science et sont au cœur de l’identité du laboratoire Pacte, laboratoire interdisciplinaire de sciences sociales.

Claske Dijkema, Maîtresse de conférences, Haute Ecole Spécialisée bernoise en travail social : Quartiers stigmatisés, quartiers réduits au silence ? La production collaborative de savoir au sein de quartiers marginalisés

Les chercheur·es en sciences sociales font un travail de traduction quand iels s’appuient sur les paroles récoltées sur le terrain dans leurs textes scientifiques. Ces traductions contiennent toujours le risque de trahison, un dilemme décrit pertinemment par Claire Hancock (2007). Ce risque de trahison est particulièrement préoccupant quand des personnes en position subalterne n’ont pas le pouvoir de contester des représentations déformées de la réalité. Il s’agit d’une question ancienne des sciences sociales critiques : comment utiliser le langage lorsque les personnes étudiées sont réduites au silence par des dynamiques de domination ? La recherche peut-elle créer un espace de parole au bénéfice des personnes marginalisées ? Voici les questions que pose Claske Dijkema à travers l’Université Populaire à Villeneuve (Grenoble). Elle a cherché à réduire l’asymétrie de pouvoir dans les relations de recherche, et a fait le choix d’organiser des débats publics plutôt que des entretiens individuels pour collecter des données.

Reihane Merazka, doctorante en science politique : Faire des contraintes d’enquête un apport pour la recherche : retour sur un contrat CIFRE à la métropole de Grenoble

Par une immersion en contrat CIFRE à la métropole de Grenoble, j’ai observé et participé à la mise en œuvre d’une politique de lutte contre les discriminations rattachée à la politique de la ville, à destination des quartiers qualifiés de « défavorisés » par l’État. Être réflexive quant aux relations d’enquête nouées et en particulier à la manière dont j’ai été investie par mes enquêté·es m’a permis de faire de leurs rapports aux savoirs une véritable question de recherche. Comment différents types de savoirs sont légitimés et mobilisés de manière variable et ambivalente par des acteurs engagés dans une politique de lutte contre les discriminations ? Quelles implications pour la « chercheuse embarquée » ? Comment ajuster les stratégies d’enquête au terrain et faire des contraintes un apport heuristique ? Autant de questions auxquelles la présentation tentera de répondre.

Partenaires

Date

Le 16 mai 2024
Complément date

14h-16h

Localisation

Sciences Po Grenoble - UGA

Complément lieu

Salle 033

Contact

thibauld.moulaert [at] univ-grenoble-alpes.fr

Publié le 22 mars 2024

Mis à jour le 12 avril 2024