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Séminaires et ateliers / Environnements, Atelier Vidéo
Le 2 avril 2026
Grenoble
Avec Olivier Bories (ENSFEA)
« Une disparition », Essai filmique, 10’, Film de recherche en cours (Réal. O. Bories, 2025)
Jacques habite ici depuis longtemps. Très longtemps même. Dans cette maison d’architecte à l’allure originale posée au beau milieu du quartier Paléficat à Toulouse. Depuis 40 ans c’est là, entouré de champs que Jacques a retrouvé et pris racines. Comme le pin, immense, à l’arrière de son jardin, dans lequel il jouait avec ses enfants. C’est ici qu’il a fait famille, construit sa vie, pris ses repères. Fabriqué ses souvenirs. Ici qu’il s’est attaché au lieu et s’est mis à l’aimer. Qu’il voit tous les jours par la baie vitrée les restes, encore présents, de ces vieux espaces maraichers tout autour avalés par les nouvelles constructions. Par ces mêmes immeubles du quartier de Borderouge qu’il aperçoit au loin. Jacques sait qu’il est un de ces derniers chanceux de périmètre et d’air. Il sait aussi que cela ne va pas durer, que c’est même déjà fini. Du moins comme cela. Un collège vient d’être construit, là, juste en face de sa fenêtre, de l’autre côté du petit chemin de Virebent, pile à l’endroit où pâturait jadis les vaches de son voisin. Le quartier de Paléficat, comme les autres, va se garnir. La ville qui continue de grossir bouche ses trous en tas d’immeubles. Elle se densifie. Se reconstruit sur elle-même pour absorber la croissance démographique d’une métropole dynamique. « Une disparition » raconte cette histoire. Celle de Jacques, habitant du quartier de Paléficat qui vit dans un bouleversement de paysage l’effacement d’un bout de vie. D’un petit morceau d’existence. Jacques a 84 ans. Il regarde son horizon inéluctablement se sceller.
À partir de la projection de son dernier travail filmique, « Une disparition », Olivier Bories propose de remonter le fil de sa trajectoire de filmeur de paysage, en géographie. Il présentera des extraits de films achevés pour partager le chemin emprunté, depuis l’envie d’apprendre sur le paysage avec une caméra jusqu’aux tentatives plus récentes de recevoir le paysage avec sa caméra. Ne plus systématiquement émettre des images (je)ographiques mais aussi réceptionner des images paysagères et comme cela s’autoriser à penser que le paysage peut aussi se mettre à cadrer. Il nous invite à le suivre pour interroger sa pratique filmique en géographie, questionner son évolution de posture, de position et de démarche aussi « tâtonnante » qu’incertaine dans laquelle le géographe n’est pas « tout sachant » et où le paysage peut se mettre à faire des propositions filmiques pour dire ses choses de lui-même. Le film (je)ographique n’est plus un film sur le paysage. Le film géographique devient un film avec le paysage. Alors comme cela le paysage se fait son personnage. Et le géographe devient un partenaire.
Olivier Bories est maitre de conférences en Géographie-Aménagement (ENSFEA, UMR CNRS LISST Université Toulouse 2). Réalisateur. Ses travaux portent sur quelques-unes de ces transformations paysagères que certains engagent et que d’autres subissent, sur certains de ces mouvements de paysages déménagés qui surgissent, qui l’interpellent et l’appellent, souvent par hasard et presque toujours dans un recoin, parce qu’ils le touchent, l’émerveille ou le violente. Olivier Bories filme les paysages pour essayer de leur donner et de leur rendre la parole, dans cette (sa) « géographie du sentiment » où il voyage avec sa caméra pour construire une « rapproche paysagère » et la mettre dans l’écran géographique.
Date
9h30-12h30
Localisation
Grenoble
Cinémathèque
Contact
olivier.labussiere [at] umrpacte.fr
Cycle de séminaire
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