Daniel Meier soutient son HDR

En dépit de l’importance croissante qu’ont joué les frontières dans la région du Moyen-Orient, à la croisée des dynamiques sociales, politiques ou économiques – des fragmentations politico-territoriales en Libye jusqu’aux questions des énergies off-shore et des frontières maritimes en Méditerranée – force est de noter le faible nombre de recherches en sciences sociales et politiques qui ont posé les frontières au centre de leur problématique. Dès lors, à la croisée des études de sciences sociales sur le Moyen-Orient contemporain et du domaine d’études des frontières (border studies), il nous semble y avoir un espace pour forger un point de vue sur les enjeux de frontières aujourd’hui au Moyen-Orient. Mon travail d’habilitation propose de revenir sur les étapes de la constitution de ce questionnement autant que sur les différents terrains et chantiers de recherches que j’ai tenté de poursuivre depuis le postdoc, en ouvrant de nouvelles pistes conceptuelles ou en explorant de nouveaux terrains. Quatre chapitres structurent mon propos : le chapitre initial propose un chapeau épistémologique et théorique qui s’intéresse à la relation entre la frontière et la science politique et d’autres sciences sociales, notamment au Moyen-Orient. Le second chapitre détaille le cas d’étude du Liban à partir de son processus de territorialisation et questionne sa souveraineté dans une acception volumétrique de celle-ci. Le troisième chapitre s’intéresse aux régions frontalières et leur imaginaire tant le long de la dyade libano-syrienne que libano-israélienne mettant ainsi en avant la question identitaire des acteurs non-étatiques de la frontière. Enfin, le quatrième et dernier chapitre se penche sur les espaces interstitiels, y compris maritimes, qu’offrent la région moyen-orientale, avec une réflexion comparative qui est empiriquement ancrée dans les cas libanais et irakiens.