Olivier Milhaud Samarina soutient son HDR

Alors que les géographies des savoirs ont surtout porté sur des savoirs savants – conceptualisés – des savoirs économiques – monétisables – ou des savoirs autochtones – de plus en plus valorisés – le volume inédit de cette HDR porte sur les savoirs expérientiels des personnes pauvres, et sur la difficile circulation de ces savoirs. Les personnes en situation de pauvreté et de précarité sont porteuses de savoirs tirés de leurs expériences, forgés au quotidien, élaborés au ras des pratiques, mais qui sont peu reconnus, dévalorisés, rarement publicisés. Aussi, ce projet part de contextes institutionnels (les prisons, un conseil au gouvernement, l’université) où s’expriment, se configurent, se légitiment plus ou moins, des savoirs de la pauvreté, afin de réfléchir aux conditions de circulation de ces savoirs. En reconnaissant les personnes en situation de pauvreté, en reconnaissant leurs savoirs expérientiels, en les faisant pleinement participer aux savoirs, je cherche à lutter contre les injustices épistémiques qui les marginalisent, et qui nous aveuglent. En un mot, mieux connaître, pour moins paupériser.

Mots clés : savoirs, injustice épistémique, expérience, pauvreté, prison, CNLE, université, université populaire quart monde, recherches participatives