Populisme de gauche et "écologie populaire" : une analyse comparée des cas belge, français, allemand et espagnol

En Europe, l’émergence et la consolidation de partis populistes suite à la crise économique de 2008, et l’importance croissante des questions climatiques dans le débat public sont de plus en plus documentées dans le champ académique, bien que le plus souvent analysées séparément. Récemment, des travaux ont cherché à analyser les interactions entre ces deux phénomènes. Cependant, la plupart de ces travaux se concentrent aujourd’hui sur les partis populistes de droite.  Ce projet ambitionne d’établir des liens entre ces différentes littératures afin d’analyser les interactions existantes entre le populisme de gauche et l’écologie. Une telle analyse semble aujourd’hui primordiale considérant que les récentes percées électorales de la gauche radicale européenne dans les années 2010-2020 ont été basées sur des éléments populistes, c’est-à-dire sur une rhétorique (1) opposant le peuple aux élites, et (2) exigeant une « radicalisation de la démocratie » à travers le concept de souveraineté populaire. Ce projet s’intéresse aux dynamiques internes des partis politiques (à leurs leaders et à leurs militants), et privilégie des méthodes mixtes (quali-quantitatives) pour étudier cinq partis politiques dans quatre pays : Die Linke en Allemagne, La France insoumise en France, le Parti du travail de Belgique en Belgique, Más País et Podemos  en Espagne. LeftPopEnv situera le discours de ces organisations dans les contextes nationaux dans lesquels elles évoluent, et cherchera à (a) comprendre comment les partis populistes de gauche abordent les questions environnementales ; (b) analyser dans quelle mesure le récit environnemental de ces partis est formulé en termes populistes. Cela permettra également d’interroger la pertinence du concept de « populisme climatique » aujourd’hui débattu dans le monde académique, et de fournir de nouvelles compréhensions des récits environnementaux partisans.

Laura Chazel est chercheuse post-doctorante en science politique, Pacte, équipe Gouvernance.