Ribines. Cheminements pour une histoire environnementale de l'Ouest

Depuis une quinzaine d’années, l’histoire environnementale francophone connaît un important développement, dont témoignent notamment les colloques successifs du Réseau universitaire de chercheur·es en histoire environnementale (le RUCHE). Cette structuration croissante des recherches se retrouve pour d’autres travaux de sciences sociales portant sur certains enjeux environnementaux (anthropologie, sociologie, science politique, etc.). Si ces efforts ont permis une diversification des thématiques de recherche, la géographie des territoires enquêtés reflète encore les inégalités propres à la répartition de l’emploi scientifique dans l’hexagone. Ainsi, les régions de l’Ouest sont encore peu étudiées avec le « regard » de l’histoire environnementale (Massard-Guilbaud, 2003), malgré l’émergence actuelle d’enquêtes territorialisées sur la Bretagne et les Pays-de-la-Loire. Ces recherches se déploient aussi bien dans un cadre académique que dans les démarches impulsées par des journalistes ou des associations. 

Cette journée d’études se propose d’organiser un dialogue entre ces travaux, en contribuant à affûter le regard environnemental sur les pays de l’Ouest de l’ère contemporaine. En portant l’attention vers ces espaces, cette journée permettra de nourrir la réflexion sur les échelles géographiques pertinentes pour l’écriture des sciences sociales de l’environnement. Dans une discussion critique avec les « grands récits » des causes de la crise écologique (anthropocène, capitalocène, plantationocène…), qui tendent à annihiler les capacités d’agir des acteurs humains comme non-humains, il s’agira de suivre les ribines (sentiers de traverse) qu’empruntent les habitant·es ordinaires des territoires – et de prolonger ainsi la réflexion sur les possibilités d’étudier des transformations globales au prisme d’études localisées (Coates, Moon, Warde, 2016).