La santé des minorités de genre et de sexualité

Pendant très longtemps, les publications autour de la santé des minorités de genre et de sexualité se sont limitées à des analyses portant sur la santé psychiatrique concernant les personnes trans, la santé sexuelle des gays et la santé reproductive des lesbiennes. Or, depuis quelques années, le champ de la santé dite « LGBTQI » s’est élargie de deux façons distinctes : d’une part en approfondissant les connaissances par population ; d’autre part en travaillant des entrées thématiques par spécialités (cancer, bariatrie, gériatrie, santé au travail ou santé scolaire….).

Cette rencontre sera consacrée à l’actualité des connaissances en la matière et reviendra sur des publications et des enquêtes récentes. Il sera alors question de retracer les rapports subjectifs et institutionnels qu’entretiennent les professionnels de santé avec les minorités de genre et de sexualité (en matière de stigmatisation, de psychiatrisation, de suspicion, ou de tentative de mise en place d’une santé communautaire ou collaborative). Nous insisterons sur les dernières données disponibles en portant un regard sur quelques spécialités médicales. Nous ferons notamment référence à une recherche déployée entre 2018 et 2020 sur des sujets encore largement ignorés des recherches françaises en matière de santé LGBTI : la cancérologie, la bariatrie (et à ses côtés, la question du rapport au corps), ainsi que la santé scolaire. Si les expériences discriminatoires ou stigmatisantes traversent toujours les expériences de santé des LGBTIQ, quelques enjeux de politiques publiques de santé se dessinent ici.

Arnaud Alessandrin est sociologue au LACES, Université de Bordeaux).