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Soutenance thèse / Régulations
Le 17 novembre 2023
Sciences Po Grenoble - UGA - salle Pacte
Sofia Aouani
Depuis les années 1970, le regroupement familial s’est progressivement imposé comme motif privilégié d’entrée sur le territoire français, en particulier pour les femmes immigrées d’Algérie, du Maroc et de Tunisie. Alors que, dans le cas de ces femmes, les travaux en sciences sociales ont favorisé les interprétations d’un scénario d’installation subordonné aux hommes, cette thèse expose les conditions sociales de leur entrée et de leur maintien sur le marché du travail en France. À partir d’une analyse statistique des données issues de l’enquête Trajectoires et Origines (2008, Insee/Ined) et d’une enquête ethnographique auprès de femmes installées dans l’hexagone entre les années 1960 et 1990, cette recherche documente les effets du tournant restrictif et sélectif des politiques migratoires sur le caractère genré des projets migratoires définis dans les pays d’origine. Tandis que l’emploi est central dans la réussite des trajectoires masculines, l’insertion professionnelle précoce après l’installation en France est perçue comme une forme d’échec pour les femmes et leur groupe d’origine. Néanmoins, la thèse souligne l’importance de saisir la participation au marché du travail de façon longitudinale. En effet, une majorité d’entre elles occupe ou a occupé un emploi en France. Au moyen d’analyse statistiques variées, cette recherche montre combien la dégradation de la conjoncture au milieu des années 1970 se traduit dans le type de trajectoires d’emploi des immigrées maghrébines. Dès lors, leur entrée et leur maintien dans l’emploi sont tributaires d’arrangements de famille autour du travail (rémunéré et non rémunéré), arrangements inégalitaires dont l’analyse révèle les coûts affectifs, matériels et statutaires supportés par les femmes. Enfin, cette recherche est attentive aux effets des variations de classe et de fractions de classe sur les rapports entre migration, genre et travail. Au-delà des ressources socialement différenciées qui déterminent les conditions d’accès au marché du travail, la thèse souligne combien l’emploi est au centre de logiques de fragmentation symbolique du groupe. Alors que les immigrées maghrébines les plus dotées voient dans la participation active et continue au marché du travail un vecteur d’émancipation et une preuve d’intégration, celles qui disposent du moins de ressources peinent à se conformer à ce modèle de respectabilité et à s’extraire de formes (genrées) de racialisation.
Mots clés : migrations, mobilités spatiales et sociales, genre, emploi, famille, classes sociales, trajectoires, histoire migratoire, politiques migratoires
Composition du jury
Christelle AVRIL, maîtresse de conférences, EHESS, examinatrice
Cris BEAUCHEMIN, directeur de recherche, Ined, rapporteur
Céline BESSIÈRE, professeure des université, Université Paris-Dauphine, rapporteuse
Sébastien CHAUVIN, professeur associé, Université de Lausanne, examinateur
Nasima MOUJOUD, maîtresse de conférences, Université Grenoble-Alpes, examinatrice
Claire ZALC, directrice de recherche, CNRS, présidente du jury
Pierre MERCKLÉ, professeur des universités, Université Grenoble-Alpes, directeur de thèse
Date
Localisation
Sciences Po Grenoble - UGA - salle Pacte
Contact
sofia.aouani [at] univ-grenoble-alpes.fr
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