Contraints depuis plus d’une année à limiter de manière considérable nos déplacements dans l’espace public, à réduire nos interactions sociales, nous avons paradoxalement pris conscience de la valeur de nos vies et de l’attention portée par nos sociétés aux personnes les plus âgées, catégorie d’âge initialement plus touchée en raison de facteurs de comorbidité associés à l’âge.
Né d’échanges entre des chercheurs de sciences humaines (laboratoire PACTE) et de sciences de la santé (laboratoire AGEIS) et d’un mémoire de master en géographie (Amaya, 2020), le projet ADAM ambitionne de questionner le rapport à l’espace public des personnes âgées, au croisement des sciences sociales et des questions de santé et d’autonomie.
ADAM propose d’interroger le rapport à l’espace public des personnes âgées en se concentrant sur la “marche” comme mode de transport le plus utilisé chez les + 65 ans. L’entrée territoriale sur le vieillissement laisse en effet entrevoir un ensemble de questions nouvelles où l'environnement, l’espace public, et leur accessibilité deviennent l'objet de recherche pour interroger la participation sociale des aînés à l’espace public comme une forme concrète de citoyenneté et d’inclusion sociale.
En effet, la longévité actuelle, en France et Europe, exige une société plus inclusive, qui favorise l'échange, le dialogue, le soutien et la solidarité entre générations, l’espoir d’une « société pour tous les âges » (Nations Unies, 2002) invite à mieux comprendre si, comment et dans quelle mesure, des aînés (lesquel·les ?) sortent de chez eux. Réaliser une « ville pour tous » (Gehl, 2013), c’est penser aux environnements, physiques et sociaux et aux significations de l’espace pour les aînés. Si le « droit à la ville » d’Henri Lefebvre est un leitmotiv pour une diversité de public, qu’en est-il pour les aînés (Buffel et al., 2012) ?