Frontières létales (FrontLet)

FrontLet veut contribuer à rendre visible le phénomène, largement invisibilisé, des mort·es aux frontières, à partir de l’exploitation des données de recensement des décès. Le principal enjeu, à caractère fortement exploratoire, consiste à définir les spécifications méthodologiques qui permettront d’assurer la continuité de la collecte dans un cadre collaboratif, tout en sauvegardant et valorisant l’existant. À partir d’une analyse conjointe des méthodologies de recensement existantes et des besoins exprimés par les spécialistes sur les contextes géo/politique de leur apparition, il s’agit de 1) identifier des approches et outils issus de l’informatique et des sciences de l’information géographique transposables au processus métiers des chercheur·es ; 2) spécifier une approche informatique permettant l’interopérabilité des bases de données existantes et leur diffusion ; 3) construire u! ne méthodologie collaborative de collecte et de structuration de nouvelles données acquises sur le terrain, qui pourra s’inspirer des travaux des Digital Humanitarians (Meier 2015) : la donnée est collectée in situ par des contributeur·es via des canaux dédiés puis centralisée vers une plateforme distante. Des opérateur·es appliquent une procédure de validation de la donnée de terrain par recoupement avec des jeux de données complémentaires (Hunt et Specht 2019) ; 4) spécifier des approches d’analyse spatiale et de géovisualisation pour rendre compte du phénomène des mort·es aux frontières par l’identification de patterns spatio-temporels juxtaposés au contexte géopolitique dans lequel ils se manifestent (Weizman 2021; Heller et Pécoud 2020). Ces patterns seront dégagés aux échelles régionales et locales afin de rechercher les dynamiques systématiques sous-jacentes qui conduisent aux décès.

Mot-clés : frontières, mourir aux frontières, migrations, death studies, géovisualisation