- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn
Séminaires et ateliers / Régulations, Trajectoires de Santé
Le 7 avril 2023

Intervenante : Livia Velpry, Maîtresse de Conférences en Sociologie à l'Université Paris 8, Membre du CERMES 3 Médecine, Sciences, Santé, Santé mentale, Société (UMR 8211-CNRS, U988 , EHESS et Université Paris Cité)
Dans le domaine de l’aide et du soin, les interventions en direction de personnes dont les capacités à décider ou à agir sont altérées génèrent des dilemmes moraux ancrés dans les pratiques. Les aidants, professionnels ou non, doivent en effet effectuer un arbitrage entre la nécessité d’intervenir, pour répondre aux besoins de la personne et protéger ses intérêts notamment, et le respect de sa liberté et de son autonomie, qui plus est dans un contexte de temps et de moyens restreints. Dans le domaine de la santé mentale, ces dilemmes sont particulièrement actifs à propos du statut et des modalités du recours à la contrainte (Velpry, 2019). Le travail de délibération constitue donc un premier enjeu dans de telles situations, où la formalisation des pratiques de soin joue un rôle ambivalent, tout à la fois outil de contrôle et de régulation, mais dont les professionnels peuvent se saisir dans une démarche réflexive (Velpry et al., 2018).
Un second enjeu de ces situations concerne les modalités de l’engagement corporel et les savoir-faire qui leur sont liées. Certaines interventions qui nécessitent une confrontation physique, ou l’existence d’une difficulté à communiquer par le langage, peuvent rendre l’engagement corporel plus visible, mais celui-ci est mobilisé d’une façon générale dans toute intervention en direction d’une personne qui dépend d’autrui pour la réalisation d’actes de la vie quotidienne, ce qu’ont bien souligné les approches en termes de travail du care (Molinier, 2013, Moré, 2014). Il existe aussi bien au-delà de ce champ, dans les professions du soin, de l’éducation ou de l’accompagnement. Pourtant, il reste peu élaboré par les professionnels, que ce soit comme mode de communication, comme mode d’interaction et d’échange, comme mode d’intervention.
Cette intervention envisage donc les modes d’engagement corporel dans les pratiques d’aide et de soin en tant que savoir-faire plus ou moins verbalisé et formalisé, partie prenante des dilemmes moraux et pratiques auxquels les professionnels sont confrontés et de leur résolution. Dans le domaine de l’aide et du soin aux personnes vulnérables, notamment en santé mentale et dans le handicap, le répertoire de cet engagement corporel est généralement peu étendu. Les façons de faire, de se tenir, de toucher, de saisir, d’intervenir sont peu nommées, qualifiées ou discutées, et ce même si elles sont effectuées avec précision et qu’un savoir-faire constitué au fil de l’expérience peut être transmis par l’exemple (Kuehni et al., 2021).
Dans le cadre du séminaire Trajectoires de Santé.
Date
12h30 - 14h
Chercheur.es Impliqué.es
- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn